Au-delà de nous-mêmes
C’est une chose de contacter la Présence originelle, de la ressentir et c’en est une autre de s’y abandonner. Dans le premier cas le personnage pratique la Présence, dans le second il s’oublie en Elle. Quand bien même il le souhaite, cet oubli n’est pas facile pour le personnage. L’abandon, le dénuement de soi requiert un certain héroïsme, une certaine foi. Je ne dis pas que c’est hors de portée, que cela nécessite des qualités spéciales ou encore un entraînement fastidieux. Cela demande d’être prêt à changer de vie. Cela requiert d’être déterminé à “franchir le Rubicon”, à bouger hors de notre “jeu”, des limites propres au personnage.
Le parallèle qui me vient est celui du mariage. Tout le monde peut se marier. Fondamentalement, ce n’est pas très compliqué. Pourtant, cela peut paraître impossible pour de nombreuses personnes, pour de nombreux couples. S’il y a la question de l’engagement, il y a aussi celle de renoncer à notre “indépendance”, celle de prendre un risque.
Sommes-nous décidés d’en finir avec l’illusion, avec le besoin de ménager le personnage ? Si nous l’étions, nous nous marierions avec la Présence. Nous n’aurions pas besoin d’un délai, d’un nouveau chapitre à écrire.