La “dernière place” *

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Certains pensent que parler de Dieu et avoir son nom sur la bouche constitue un témoignage. Mais cela n’est pas la façon dont l’Éternel existe en chacun de nous. Le plus souvent, cette manière de procéder n’est en réalité que l’expression de notre orgueil.

Pour que nous puissions témoigner de Dieu, il nous faut d’abord Lui avoir redonné sa place en notre être. Ensuite, ce n’est pas nous qui témoignons. C’est Lui-même qui se manifeste en humilité et en amour à travers nous.

Dieu est amour, mais surtout Il est parfaitement humble. Il ne s’élève pas, ne se place pas “au-dessus”. À l’inverse, Il s’abaisse, jusqu’au point de nous baiser les pieds, afin de nous révéler combien l’Amour infini s’étend au-delà de toutes nos valeurs matérielles, duelles et arbitraires.

Rares sont les personnes qui portent en elles ce témoignage. Rares sont ceux qui s’inclinent bénis d’humilité pour se faire plus petits que le petit. Il est plus intéressant et flatteur de proférer de belles paroles, de prodiguer de beaux conseils, lorsque l’on se trouve toujours empli de la volonté de son personnage.

Sans l’humilité l’amour n’est pas. Il ne rayonne pas. Il n’est pas au service de l’Éternel, mais de soi-même. Sans l’humilité l’amour n’est qu’une sensation creuse, n’est qu’un bien-être stérile. Tout ce qui est entrepris, même le plus noble, est juste détourné pour sa propre gloire, non pour l’amour de Dieu.

* La “dernière place” chère à Charles de Foucault

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