Le giron en Soi
Parce que nous sommes toujours divisés, une part en nous n’est pas accueillie. Comment avoir du cœur, comment aimer les autres, ceux qui nous entourent, si nous n’aimons pas “l’autre” en nous ?
Il est possible de s’adonner à de nombreux exercices spirituels, de pratiquer de longues heures, de développer notre compréhension, malgré tout, la dualité se prolongera du fait de notre divorce intime.
La réconciliation avec soi n’a besoin que d’amour généreux, que de compassion dirigée envers “celui” ou “celle” que nous rejetons intérieurement. C’est l’inverse de la dureté, du mépris, du jugement dont nous l’accablons. Lorsque nous cessons de marquer la différence, il n’y a plus de séparation. Tout comme se rejoignent naturellement les deux côtés d’un bras d’eau que l’on avait divisé.
Ce n’est pas par la force, à coup de mésestime, de soumission, que nous aidons les êtres et les incitons à s’élever. C’est par la confiance, la patience et les encouragements solidaires. Ce rôle incombe au “giron” qui prend sa source dans notre poitrine. L’ayant déjà vécu, nous portons son pouvoir à la fois maternel, paternel et divin. Nous détenons cette bonté réparatrice qui nourrit et qui prend soin. Si nous le laissons se donner en nous, il déploiera une énergie nouvelle. Il consumera notre honte, l’amertume, les doutes qui nous divisent. Il nous rendra aimants.
Mus par la douceur et la bienveillance, nous saurons relever l’enfant, “celle” ou “celui” qui tombe, le faible qui échoue. Nous lui viendrons en aide et resterons de son côté, au lieu de le morigéner, de le rabaisser, de le renier, comme le ferait un tyran.