Libère-toi toi-même
L’illusion continue parce que nous y jouons.
Jusqu’ici, tous nos bons efforts pour nous libérer, se sont bornés à changer notre jeu. Ils ne se sont pas portés sur l’arrêt du jeu lui-même. Tant qu’il y aura un jeu, l’idée d’un “gain” et d’une “perte”, il y aura un joueur, partagé entre l’espoir et la crainte.
Initialement, nous sommes sans jeu. Aussi, le fait d’arrêter de jouer ne nous prive de rien. Il s’agit d’un conditionnement, d’une habitude que nous avons acquise. L’arrêt du jeu n’est pas comme suspendre l’une de nos fonctions.
Il n’y a pas trente-six attitudes possibles pour nous libérer efficacement de l’illusion. Soit, nous laissons tomber notre histoire, soit nous la justifions comme avant.
L’histoire n’est que mentale. Sans volition, nous sommes invariablement ici, dans l’instant. Ce n’est pas une théorie. C’est un fait. Ironiquement, c’est tout cela qui nous empêche de l’accepter, de le réaliser, qui se trouve être de nature abstraite et théorique.
De qui fais-je la volonté ?
Cela que je considère comme “ma volonté” l’est-elle vraiment ? Se peut-il que je tienne cette volonté de quelqu’un d’autre ? Aussi, est-ce mon choix ?
Voulons-nous regarder en nous-mêmes afin de découvrir celui-là que nous sommes ? Sommes-nous dans l’acceptation de nous-mêmes ou dans son refus ? Nos orientations de vie, nos décisions, sont-elles délibérées ou la conséquence d’une réaction ?
Mettre fin à notre propre supercherie est la décision de dévoilement intérieur, qui permet de reconnaître notre “visage originel”. C’est une épreuve d’honnêteté avec soi, qui, une fois accomplie, nous libère directement de notre illusion. Elle consiste à constater, à admettre dans toute son étendue, comment nous “nous racontons” mentalement, afin de faire exister notre “personnage”. En fait, malgré toute notre croyance, celui-ci n’est qu’une histoire, qu’une légende, qu’un mythe que nous maintenons intérieurement.
En vérité, invariablement, il n’y a rien d’autre que l’expression spontanée de l’être et de sa présence. Tout le reste n’est qu’imaginaire. Ce n’est qu’un jeu rajouté, fait d’un masque et d’une comédie, dans le but de les substituer à la réalité.