Dieu en tout
(Q) La contemplation est-ce en fin de compte, percevoir Dieu en tout, y compris dans les actes les plus graves?
Ainsi : Dieu “la main” tient Dieu “le couteau” et tue Dieu “la victime”…. Et donc: Personne ne tue, personne ne meurt, il n’y a que Dieu.
Après avoir accompli, un travail, apparaît parfois un sentiment de satisfaction dans lequel on baigne.Est-ce qu’à cet instant, le moi-je s’étant relâché, la contemplation est là? Mais on attribue ce bonheur à l’action terminée, puis l’ego revient…
(R) Lorsque j’utilise l’expression « Percevoir Dieu en tout », je veux juste faire un parallèle avec la tradition chrétienne. Cependant, cette formulation peut laisser penser que « quelqu’un » voit « Dieu », mais ce n’est pas ainsi.
Bien qu’une émergence se produise entre fond et forme, cette expérience reste non-duelle. Nous tenant devant le miroir une interaction, une contemplation se produit. Toutefois, nous sommes seuls (un). Regarder son reflet dans un miroir ne produit pas le même résultat que de regarder un portrait de soi, ou tout autre objet extérieur. Le miroir ne nous montre pas qu’une simple image de nous, il nous renvoie aussi à nous-mêmes. Soi voit Soi. On pourrait parler de qualité auto cognitive. « Celui » qui regarde derrière les fenêtres des yeux, spontanément, simultanément se voit lui-même.
Du point de vue de l’absolu il n’y a pas d’actes graves ou pas graves, il n’y a pas de jugement, mais une situation nue, la simple vérité de ce qui « Est ».
« Dieu “la main” tient Dieu “le couteau” et tue Dieu “la victime”…. Et donc: Personne ne tue, personne ne meurt, il n’y a que Dieu. »
Cela est vrai dans l’absolu et du point de vue de celui qui voit effectivement Dieu en tout. Sinon, cela s’apparente à un meurtre avec tout le karma qui en découle. La question qui vient c’est : pourquoi Dieu, tuerait-il Dieu, ou se tuerait-il lui-même ? C’est la limitation que je vois au concept de Dieu qui reste connoté à l’idée qu’il est un “Être” supérieur.
La période qui suit l’accomplissement d’un travail est probablement propice au relâchement et à la contemplation. J’ajouterai que toute forme d’épuisement peut produire cet effet. Cependant, le bonheur que l’on éprouve est perçu comme une sorte de récompense, comme un « sucre ». Nous ne le reconnaissons pas comme venant pleinement et spontanément de Soi, nous le recevons comme la fruition résultant d’un faire.
« Puis l’ego revient », peut-être ! ? Mais la vérité demeure… Sans le “Soi”, pas de “moi”.
DM