Laisser tel que c’est

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Je ne sais pas s’il y a quelque chose à faire pour s’éveiller. Par contre, je sais que nous pouvons suspendre et cesser plus ou moins progressivement de nous illusionner, de nous impliquer sur le plan de notre rêverie. L’illusion est quelque chose que nous avons ajouté dans nos vies. Nous avons créé une histoire et un personnage auquel nous nous identifions. L’identification n’est pas une transformation. Nous ne sommes pas devenus notre projection. Nous la prenons pour réelle en la substituant à la réalité. Ici, non plus, la réalité n’a pas été remplacée. Elle est seulement évincée par une représentation, des idées, auxquelles nous préférons croire. L’identification demande un effort, un maintien. S’il y a rôle et personnage, il nous faut les jouer, les faire exister, heure après heure, jour après jour… 

C’est en relâchant cette interprétation, en oubliant cette vision mentale superposée à la vie, que nous nous donnons l’opportunité de réaliser. Il n’y a rien de plus, de nouveau à ajouter. Ça va plutôt dans le sens d’une simplification. En nous délestant de nos mécanismes, de notre stratégie, de notre contrôle, de nos buts illusoires, nous nous autorisons à Voir-Vivre le monde et nous-mêmes dans le “tel que c’est”, dans la fraicheur de l’instant. La vérité n’est pas pour demain. Elle ne dépend pas d’une énième projection. Elle est seulement ici, dans cet instant.

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Note : Ne vous torturez pas l’esprit avec ce genre de questionnement comme “qui agit ?”. En vérité, s’il n’y a pas “deux”, la problématique de la dualité ne se pose pas. Nous détenons la capacité d’agir sur nous-mêmes, d’être à la fois celui qui émet et celui qui reçoit. Par exemple, nous pouvons frotter nos yeux avec nos propres mains sans pour autant entrer dans un jeu duel !

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