Le réenchantement de notre Nature

3e millénaire : Dans l’ignorance de nous-mêmes, de notre identité originelle, la devise “Liberté, égalité, fraternité” n’a aucun sens véritable. Ce n’est qu’une utopie républicaine, un idéal vers lequel toute société civilisée devrait tendre ; c’est l’idéal d’une citoyenneté inatteignable. Dans la connaissance de nous-mêmes, dans la présence d’être, ne découvrons-nous pas la réalité de la liberté, de l’égalité et la fraternité ?

DM : Je ne dirai pas que ces devises n’ont aucun sens “véritable”. Ces devises, bien que nous les ayons forgées depuis notre ignorance, nous l’avons fait en le sein et avec les gènes de notre Nature fondamentale. Malgré notre sommeil, nous ne cessons d’appartenir pleinement à la vérité. Ici, dans cette vie, il nous est possible de constater qu’à la base de nos rêveries diurnes ou nocturnes demeure constamment notre corps physique avec la totalité de notre être enracinés en la présence, unis au vivant. Fondamentalement, ce que nous recherchons à travers toutes les formes relatives, comme nos désirs et nos projections, c’est la plénitude et le réenchantement de notre Nature. Notre fascination pour le jeu duel et illusoire que nous connaissons ne repose pas seulement sur une emprise que nous subissons. C’est aussi une tension du devenir, la sensation d’exister en tant que personnage amplifiée par les passions. L’objectif non avoué de toutes nos possessions, de toutes nos collections, c’est la confirmation d’un possesseur.

Nous savons embellir les apparences, magnifier les formes, afin d’être séduits et d’en faire des objets indispensables. Nous recherchons cette excitation captatrice qui semble nous rendre plus vivants, nous faire transcender le mensonge du costume et celui du décor. En fait, c’est comme s’il nous fallait rêver ces qualités pour que d’une image, tel un brouillon, nous osions caresser le réel. Cette vie humaine n’est-elle pas le lieu où chaque jour nous nous employons à essayer de concrétiser nos rêves, nos attentes de liberté, d’égalité et de fraternité ? Tout ce que nous sommes devenus, tout ce que nous possédons, d’une façon ou d’une autre nous l’avons “rêvé” ou “songé”…

(Lire la suite de l’article dans le numéro d’automne de la revue 3e Millénaire > N°113 -Libres comme le monde )

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