Qui fait tourner le monde ?
L’une des fonctions de la contemplation c’est de nous faire réaliser que nous (le personnage) ne servons à rien.
Nous ne sommes que des commentateurs qui par le biais de leurs avis cherchent à s’approprier les situations, à se faire exister, alors que tout est déjà manifesté et s’accomplit de lui-même. Tout l’essentiel du vivant se produit sans nous. En vérité, nous ne sommes pas très importants.
Toute notre agitation ne sert qu’à nous valoriser, qu’à nous rassurer. Le personnage ne semble exister que pour prendre soin de sa propre histoire. C’est en cela que la contemplation trouve sa place, dès l’instant où nous suspendons notre “jeu” et notre volonté. Fort de ce constat, il est alors facile de nous abandonner, parce que nous savons que le monde et nous-mêmes tournent sans “nous”.