Vivre l’Absolu
Si, j’ai récemment introduit le terme “esprit” dans mes paroles et mes écrits, c’est parce je trouve qu’il apporte un goût particulier, une notion d’essentialisation que l’on pourrait oublier.
Je constate que l’une de nos grandes difficultés dans la quête, c’est de franchir la “ligne” entre le matériel et le spirituel. La plupart d’entre nous restons bloqués à la “lisière”. Notre inclination est de s’adonner à une spiritualité “matérielle”, semblable à une sorte de “dentelle” où s’entrelacent le vide et le solide. C’est un raffinement qui ne débouche pas sur un basculement radical. Généralement, ce n’est pas une chose que nous recherchons. C’est davantage comme une étape que nous prolongeons malgré nous, croyant que nous l’avons dépassée. Nous restons bloqués par des évocations de l’absolu qui ne le sont pas, qui appartiennent toujours au relatif.
A travers toutes nos entreprises pour nous libérer, nombre d’expériences, de phénomènes, de sensations, de réalisations, d’ouvertures s’élèvent et nous traversent. Aussi, il arrive que nous soyons tentés de nous y accrocher. La bonne odeur d’un plat cuisiné n’est pas encore le plat que l’on déguste. Pourtant, nous l’humons de loin. Nos impressions, nos ressentis, nous mettent sur la piste, nous apportent des indications. En définitive, c’est à travers l’essentialisation, l’abandon, “l’évaporation” de soi dans l’Esprit, que nous passons dans le Céleste.