L’appel de la Source

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Être à notre nature devrait être semblable au fait de se désaltérer à une source rafraîchissante.

Revenir à Soi, et se laisser gagner par l’atmosphère du cœur. Tout comme savourer la quiétude à l’approche d’une source ombragée et bienfaisante. Avec la sensation de pénétrer un lieu synonyme d’accueil et de repos, où l’on se sent enveloppé de la fraîcheur vibrante de l’eau nourricière. La paix, la sécurité que nous y trouvons sont comparables au réconfort que rencontre l’enfant dans le giron maternel.

Ici, confiants, nous laissons place à ce qui s’affirme de lui-même. La source n’a pas de commune mesure avec tout autre breuvage du monde relatif. Le bonheur que nous en obtenons n’est pas lié à la richesse ou à la joliesse des apparences. Il provient du contentement du cœur et du sentiment d’amour qui en surgit.

Se laisser gagner par l’énergie vivifiante et lumineuse du cœur. Se laisser rejoindre comme on se laisse ensoleiller. La source est jaillissement de vie spontanée et de plénitude, au-delà de toutes mesures et d’idée de progression. C’est un privilège sacré de s’abreuver de cette grâce, de pouvoir s’enivrer de cette bonté qui nous emplit et s’étend hors de nous.

Dans ce Silence clair et immobile s’établissent le règne et l’enchantement du cœur. Dans cet état de grâce, nous nous sentons bénis et comblés, investis nous-mêmes de cette bénédiction à l’égard de tout.

Le sein consolateur

Le giron est pour l’enfant un lieu de refuge, de protection, de réconfort et de guérison. Nous concernant, nous pourrions parler de revenir « chez soi », car il est vrai qu’il y a des lieux dans lesquels nous trouvons naturellement détente et sécurité, où nous nous sentons chez nous. Cependant, la vie ne nous offre pas toujours de telles circonstances et le plus souvent c’est dans un cadre peu inspirant qu’il nous faut évoluer.

Se relier à la dimension du giron, c’est se relier à notre aspect maternel et paternel, notre aspect nourricier et sécurisant. Le giron fait partie de nous et il opère aussi sur nous-mêmes.

Nos peines et celles de nos semblables nous ramènent en lui. De façon intuitive, elles ont le pouvoir de nous placer au cœur de notre nature. Plus nous réalisons que nous sommes un giron, plus nous sommes naturellement dans le climat du cœur et profitons de la grâce qui s’en élève. Tel une lampe, il rayonne sans limite de direction. L’expérience du giron est entière et spontanée. Ce n’est pas un entraînement, une pratique pour autre chose. En ce sein, il nous est possible de réaliser une étreinte abondante et permanente.

Prendre place tout contre son cœur. S’appuyer sur Soi comme on s’abandonne au giron. Être le giron qui soigne et qui étreint. Permettre à la forme de se retrouver en le fond.

A travers le combat et l’esprit de revanche, il n’y a pas de consolation. Sans retour en la source nous restons orphelins. C’est à l’ombre du giron, grâce sur grâce, que nous rencontrons notre héritage de vie et d’amour.

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