Libéré en “Ce qui EST”
L’abandon qu’entreprend le “personnage” ne fonctionne que jusqu’à un certain point. Il est plus aisé d’abandonner certains passages de “l’histoire” que “celui” qui s’en trouve le héros. Mieux que “d’abandonner”, c’est de vivre l’Etreté qui nous permet d’aller plus loin. D’emblée, l’Etreté ne s’empare de rien. Elle détient la qualité réfléchissante du miroir qui accueille tout, mais qui, spontanément, auto-libère tout ce qui se réfléchit en lui.
Ainsi, il appartient au personnage de s’appuyer sur la qualité miroitante de l’Être, d’être “cela qui reste”. Ce recours ne peut pas devenir un nouveau “scénario”. “Ce qui EST” c’est seulement “ce qui EST”. L’Êtreté s’affirme spontanément. Originellement, intrinsèquement, “nous Sommes”, et nous n’y pouvons rien. Pris dans le jeu de l’illusion, nous croyons avoir un choix, mais celui-ci n’est valable qu’au sein de nos histoires relatives.
La vérité qui EST est à la base de tous nos films. Sa Présence est proclamée “avant” et indépendamment de toutes nos histoires. Ces dernières n’ont donc aucun pouvoir sur Elle. Nous ne pouvons rien par rapport à l’Êtreté parce que le personnage n’est lui-même qu’un élément de l’histoire. C’est de prendre conscience de cela qui l’amène à capituler (découvrir l’humilité), à reconnaître sa vacuité. Ne pouvant plus jouer un rôle dans notre libération, il se dénoue et se trouve libéré des enjeux de réussite et d’échec.