Avoir un cœur, c’est appartenir au Vivant

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Les théories nous gardent dans l’esprit.
La sagesse du cœur nous plonge dans le réel.

Nous assumons plus nos histoires que nous nous assumons nous-mêmes.

Avoir un cœur, c’est « vivre dans le vivant » et cela, parce que nous sommes vivants et non parce que nous adhérons à telle ou telle philosophie, telle ou telle pratique de concentration. Le vivant nous anime déjà. Il est actuel. Il n’est pas nécessaire de nous maintenir dans « ce que nous sommes » spontanément. Notre cœur est un cœur de vie, un cœur qui bat. Celui qui « Est » au niveau de son cœur appartient au vivant.

Nous devenons ce que nous mangeons. Quelle est notre nourriture spirituelle ? Que consommons-nous jour après jour ? Le plus souvent, nous nous asphyxions, nous nous intoxiquons en nous nourrissant seulement de nos idées, du flot d’histoires qui proviennent de notre esprit. Celles-ci ne sont pas “l’Arbre de Vie”, mais ses feuilles éphémères, qui poussent et se flétrissent. Ne vous situez pas au niveau de vos pensées, mais au niveau de « celui » d’où elles surgissent. Si vous avez l’arbre, n’aurez-vous pas aussi ses feuilles ?

Pour la plupart d’entre nous, bien que nous connaissions notre Nature, nous ne l’assumons pas. Pour certaines raisons, nous considérons qu’il n’est pas vraiment temps de nous y résoudre. Ainsi, nous réduisons notre Nature à « une chose optionnelle » dans cette vie. Toutefois, nous voulons bien l’utiliser comme une fenêtre devant laquelle nous avons le pouvoir de nous tenir parce qu’elle ouvre notre monde. En réalité, celle-ci est une ouverture incommensurable qui en révèle toute la vacuité. En fait, nous ne voulons pas admettre le caractère illusoire de notre existence.

Au sujet de l’éveil, nous prétendons ne pas pouvoir, ne pas y arriver, alors qu’en réalité nous ne voulons pas. De même, nous prétendons vouloir le bonheur, mais comme nous craignons de le perdre et d’être déçus, nous préférons l’esquiver. Nous gardons toujours l’idée que le bonheur est comme une chose séparée de nous qu’il nous est possible de gagner ou de perdre. Nous ne comprenons toujours pas qu’il provient de nous, qu’il est l’éclat de notre Nature. Des objets nous attirent par leur lumière, mais nous ne réalisons pas que c’est dans notre regard, à travers l’ouverture de notre cœur qu’ils trouvent toute leur valeur et tout leur éclat.

Nous recherchons le bonheur sans comprendre finalement qu’à travers lui, c’est nous-même en notre Être que nous cherchons. Jusqu’ici, tous les bonheurs que nous avons connus n’ont été que des rencontres plus ou moins furtives avec l’Être.

Le contentement, la satisfaction que l’on retire de ces moments heureux provient non pas d’avoir comblé telle ou telle attente, mais de se retrouver en Soi, libre de toutes attentes et des doutes quant à sa personne.

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