Expérience d’éveil

(JM) – J’ai vécu une expérience nouvelle,

Que j’ai ressentie magique et que je veux retrouver durablement.

Je ne sais pas quelles circonstances ou actions pourraient m’aider à replonger dans cette fluidité d’une demi-heure seulement.

J’étais en vacances seul à paris.

Je marchais en toute décontraction dans le jardin des plantes et je croisais les passants.

Je me suis mis à les dévisager avec de plus en plus d’insistance comme le ferait un débile mental ou un enfant sans éducation.

Petit à petit les défenses de chaque passant se sont estompées.

Ont disparu en même temps que ma propre défense.

Est alors arrivé un moment d’euphorie où j’ai réalisé cela.

Je me suis alors assis à la terrasse d’une guinguette où j’ai pu demander à la serveuse tout ce que je voulais.

Je lui touchais le bras nu pour appuyer ma demande.

Je voulais, un thé, les toilettes, un sourire…

Tout m’était accordé.

Les autres clients ont participé à mon enthousiasme communicatif.

Les enfants me souriaient.

Il n’y avait pas de barrière, je pouvais interpeller qui je voulais.

Cela marchait

Je ne voulais pas que cela s’arrête.

J’écrivais sur mon cahier en même temps que cela se passait.

Je vivais sur une autre planète.

Cela fait plus de deux semaines.

Et cela a disparu.

Évidemment, quelques bribes de cette liberté ont déplacé les limites de mes contraintes quotidiennes assumées et consenties.

Mais je veux replonger dans cet univers que je sais désormais accessible.

Que je sais « réel ».

Mes nuits sont pratiquement éveillées comme si je rêvais à haute voix et que je peux intervenir sur mon rêve, sur ma pensée pendant ce sommeil perturbé.

Je me réveille fatigué avec parfois même des maux de tête du fait de la mauvaise qualité du sommeil.

Je suis impatient de tempérament et je refuse toujours l’emballage du pâtissier quand j’achète un gâteau individuel.

« C’est pour manger tout de suite… »

Cette impatience-là me tenaille pour reproduire cette magie.

Je veux la trouver, la re-trouver, l’installer.

Je veux être libre tout simplement.

Mais j’ignore comment faire.

Ou comment ne pas faire…

Jean Marc

(DM) – L’expérience reste une expérience tant qu’elle est perçue comme telle. Aujourd’hui nous donnons du poids à l’illusion et à son pouvoir. Nous avons l’impression d’ouvrir des brèches sur la réalité, mais cette perception est trompeuse. De façon incessante nous faisons corps avec la vérité, mais tout en nous voilant la face. Dans notre expérience d’ouverture, la vision de la vérité que nous obtenons reste dessinée et conditionnée par le contour, le cadre de l’illusion. Le silence semble résonner plus fort au milieu du bruit. Pourtant, celui-ci règne en permanence étant la nature même du bruit. De même, si nous sommes dans le noir et que soudainement on ouvre les volets, l’expérience de la lumière sera très intense. Cependant, après un certain temps, nos yeux s’habituent à la luminosité…

L’état naturel est l’état parfait, l’état vrai. Celui-ci est libre des formes. Ça ressemble à l’eau qui est sans goût, sans couleur, sans forme, mais qui peut se modifier, prendre forme et se colorer à l’infini.

Ma compréhension est que nous n’avons pas à reproduire une expérience ou tenter de l’étirer à l’infini. Celle-ci vient nous éclairer sur ce que nous sommes et détenons déjà. Pour prendre un exemple trivial, je dirai qu’être amoureux est un état merveilleux en soi, mais cela n’exige pas que nous vivions un orgasme, un paroxysme permanent.

Bien que cela soit tentant, mieux vaut ne pas essayer de passer trop vite à une autre expérience. Il se peut que la première ne soit pas terminée. Il est possible qu’en vous “quelque chose à changé”, mais que vous le minimisez.

Denis

(JM) – Que d’intelligence dans votre réponse !

Évidemment, il n’y pas d’appartenance… je sais.

Pas plus de cette intelligence que de cette disponibilité bienveillante à me répondre.

Et ses mots ne vous appartiennent pas plus que mon expérience m’appartient.

Elle s’est présentée à moi.

Je l’ai savourée.

Tant mieux.

Aussi cela n’a pas de sens de vous remercier.

Mais je ne peux m’en empêcher.

À bientôt

Jean Marc

La possibilité de quelque chose de plus durable que cette simple expérience est une intuition, une interrogation à laquelle… j’avais peur de répondre, pour ne pas l’aplatir ou m’en “enorgueillir” à contre sens.

Vous l’avez fait avec doigté en me laissant plein d’espoir.

Non, pas de l’espoir…

Simplement un parfum

Jean-Marc

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