Le Ciel absolu
3e millénaire : L’éveil s’est produit, pour vous, au cours d’une étape physiquement très douloureuse de votre vie. Vous étiez à l’hôpital pour une lourde opération. Pouvez-vous nous dire en quoi cet éveil, que vous qualifiez volontiers d’« ordinaire », a-t-il changé votre relation à la souffrance physique, à la maladie ?
DM : Comme beaucoup, je n’ai pas attendu de perdre la santé pour connaître la souffrance et souhaiter lui trouver une réponse. Me retrouvant gravement malade et dans l’impossibilité de vivre comme avant, cette question, ce besoin de réponses est devenu encore plus pressant. Le fait d’être plongé dans la maladie a provoqué une profonde remise en question. Qu’allais-je faire à présent ? Comment devais-je prendre cette situation ? Qu’est-ce que je n’avais pas compris ? Qu’est-ce que je n’avais pas su faire ? Il y avait des décisions à prendre. Je voyais bien que je pouvais compenser, que je pouvais me réfugier dans mes pratiques, ou encore me prendre pour quelqu’un de spécial dans la maladie. Toutes ces postures ressemblaient à des pansements sur une jambe de bois. C’était insatisfaisant. En fait, je ressentais que toute cette épreuve était une invitation pour aller voir tout au fond de moi. Plutôt que de me considérer comme une victime, je pressentais que cette épreuve était une opportunité. Bien souvent dans nos réactions, dans notre refus, nous ne faisons qu’ajouter de la souffrance à la souffrance. Il n’était donc pas question de surenchérir, mais d’essayer de comprendre le pourquoi, le sens de toute cette souffrance. La souffrance qui nous affecte ne repose pas tant sur des situations ou des faits que dans la façon dont nous les prenons et dans l’auto-jugement que nous nous infligeons…
(Lire la suite de l’article dans le numéro d’été de la revue 3e Millénaire > N°112 – L’Eveil et après ? )