Le vivant “dernier Bastion”

C’est une phrase de Denis dans “À travers le miroir” qui m’a touchée : “Quelque chose ici retient encore le vieux système et dénote une temporisation, un recours envers la croyance.”

Elle m’a permis de faire un voyage immobile aux confins de mes résistances et de réaliser la nature imaginaire du dernier bastion.

Comme toujours le choc des mots Vrais sur la fausse réalité de “notre” mensonge, peut crée une ouverture, comme un passage vers une plaie dans la profondeur qui peut-être l’instant d’une découverte sur nous-mêmes.

Sur le moment, c’est une souffrance qui nous guide, et il faut rassembler tout son courage pour dépasser ses résistances, la Vérité est à ce prix, la première pierre de notre illusion est cachée au cœur d’une souffrance, celle commune à tous les enfants qui ouvre les yeux sur le monde.

Ensuite tout va assez vite… nous découvrons avec stupeur que c’est un sentiment d’abandon et de rejet, qui nous place dans une immense solitude mêlée d’incompréhension ; “Je ne suis plus unifiée avec l’univers, mais en relation avec un autre monde.”

Instinctivement c’est le repli que nous sommes contraints d’adopter, notre fragilité ne nous donne aucun choix, et notre seule protection est l’adaptation. C’est ce désir d’adaptation qui va nous “former”. En revêtant une forme, nous en prenons le nom, et nous commençons à découvrir le pouvoir des mots relier à la sensation. Imaginer… se consoler… se raconter… se projeter… nous ne sommes plus seuls et abandonnés, nous prenons appui sur le “formel”.

Le dernier bastion est la première pierre de tout un édifice imaginaire, et notre premier conflit avec nous-mêmes ; “Je suis un autre, et coupable de n’être pas aimable tel que je suis.”

C’est la première pierre du sentiment d’abandon et d’exclusion qui marquera toute notre vie et sera le début de notre recherche vers l’Unité perdue.

Le dernier bastion n’est pas à conquérir… mais à libérer ! c’est Vivant, c’est Nous !

On découvre que c’était le dernier bastion après avoir vu disparaitre le poids de son inexistence. C’est alors, avec légèreté, et une tranquille assurance, que l’on peut laisser s’exprimer son cœur. Un vécu spontané, confiant, et joyeux a remplacé nos croyances.

Intuitivement, on sait que l’on est enfin libre de son conditionnement, qu’il y a juste des histoires auxquelles tout le monde veut croire, mais qui ne sont plus les nôtres, l’extérieur ne peut plus modifier l’intérieur. Plus besoin de prouver quoique se soit, de se juger, c’est fini, dans l’impermanence se découvre ce qui ne peut pas changer ni périr… il n’y a aucun “autre” je ne suis pas un autre !

Alors, oui, il faut un certain courage pour affronter nos dragons imaginaires, braver l’habitude d’un confortable ronronnement, et mettre en doute tout notre édifice qui ne tient que sur un repli, une crispation, un doute.

Mais quelle Joie bat dans notre cœur Vivant et quel Amour en partage !

Irina

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