Nature de Ciel
Si nous ouvrons notre regard, que nous nous tournons vers la vie pour nous immerger dans cette Présence, dans l’instant vivant et nouveau, nous constaterons que nous étions en train de nous bercer de mots. L’illusion consiste toujours à discuter avec nous-mêmes, à “tourner” avec notre propre écho. La vérité et l’éveil ne reposent pas sur une forme verbale. C’est la forme verbale, telle que le dialogue, l’histoire, le mensonge… qui nous en détourne. Tant que nous la suivons, tant que nous y croyons ; nous occultons la Présence simple et spontanée.
Pourquoi se donner tant de mal à être faux… en vain ? C’est sur le vrai, dans le vrai, que se bâtit l’illusion. S’il y a une illusion, la Vérité est aussi là. Elle est la base immuable dans laquelle elle s’exprime, pareil à l’eau pour ses reflets. C’est comme pour notre Terre pour laquelle nous avons inventé l’idée d’un “ailleurs”. Où que nous allions, malgré les distances, les frontières, les langues, les cultures et toutes les différences, c’est toujours le même sol, le même monde que nous arpentons. De même, nous demeurons constamment dans le même Ciel. Il n’y a pas de séparation, d’exclusion. Il n’y a pas un “autre” ou des “autres”.
Le voyageur est immobile parce qu’il ne s’écarte jamais de lui-même. Invariablement, il voyage et il vit dans sa compagnie. Ainsi, malgré tout ce que nous avons vécu, le bon et le mauvais, tout ce que nous avons pensé et ressenti, nous sommes intacts. En l’Être, nous sommes aussi neufs qu’à notre naissance. C’est sur l’écran de notre esprit que les valeurs et les jugements se sont succédés. Et, si vous me dites que votre vie concrète est un désastre, à nouveau, reconnaissez que c’est dans le regard et le jugement que vous vous portez. Les meilleurs films ont une fin. Toutes nos pensées, tous nos “faires” s’évanouissent. Depuis le début, vous n’êtes que “ici”, vous n’êtes que “présence”, vous n’êtes que “éclat de vie”.